Platoon Sgt Ed Leonard – Troop B 3rd Platoon – 117th Cavalry Reconnaissance Squadron


“On est arrivé à Montrevel dans la brume, il devait être environ 4h du matin.

J’ai été le premier à entrer en ville avec le Lt Bill Lutye. Il faisait encore nuit.
Notre platoon a immédiatement capturé une compagnie d’Allemands qui dormaient
au rez de chaussée du batiment communal, leurs fusils bien rangés.

On était heureux! On ne se rendait pas encore compte de la portée de notre mission.

J’ai quitté le Lieutenant Lutye avec ordre de positionner mes mortiers et mes avants postes sur notre flanc gauche.
Chemin faisant., je surprend deux gars en train de dormir dans l’herbe.
Je les réveille brutalement et je leur passe un savon. L’un des deux est le Lieutenant Daniel Lee – Medal of Honor.
(Je pense toujours à ce jour que je lui dois des excuses pour son héroisme plus tard dans la journee.)

Je retourne au PC pour avoir de nouveaux ordres.

Peu après le lever du jour la bataille commence…

Les tanks allemands commencent par viser nos véhicules de ravitaillement qui se trouvent à la sortie de la ville.
Les obus commencent à pleuvoir sur notre flanc gauche, juste en dessus de nous!
Des tirs précis, des trajectoires horizontales, ils ne ratent pas leurs cibles!

Nos véhicules de ravitaillement en munition et en essence sont pulvérisés l’un après l’autre…

Notre «sortie de secours» de la ville est à présent obstruée par des véhicules en feu!

Peu après, un char léger allemand apparait sur le carrefour devant nous!
Une douzaine de nos hommes font feu en même temps sur cette cible parfaite.

Le char recule et se met à l’abri. On a appris par la suite que les Allemands ont été impressionnés par notre puissance de feu
et ont estimé notre force à un bataillon entier.

Après cette première tentative de percée ennemie, nos véhicules sont placés à l’abri sur la place, près de la mairie.
Une automitrailleuse M8 commandée par le SGT Schmetzer avec le T/5 Leopold J. Renzi aux commandes du canon de 37mm,
se place au Carrefour à l’entrée de la ville.

Je place environ six de mes hommes en couverture sur les flancs et derrière le blindé.

A présent c’est plutot calme mais on entend tout de même quelques tirs occasionnels au loin.

Mitchell est sur notre flanc droit avec ses gars du 1st Platoon et le Lieutenant Padraig O’Dea et le LT Lee défendent notre flanc gauche.

Puis soudain on réalise que nous – une Troop de fantassins de troupes de cavalerie de reconnaissance (150 hommes) nous trouvons en face de l’avant garde de la 11ème Panzer Division!

On vient d’attraper un tigre par la queue – qu’est-ce qu’on fait maintenant ?

Puis on apprend qu’un de nos blindés, posté à la sortie nord de la ville et a été détruit par un char allemand!

On ne peut plus aller en avant, et on ne peut plus aller en arrière!!!

Quelques instants après, je vois de mon avant-poste un char léger allemand à environ 800 mètres sur la route.

Le char arrive droit sur nous! Schmetzer et Renzi dans la M8 l’ont aussi repéré.

Le premier tir de Renzi avec le canon de 37mm le secoue, le deuxième tir l’arrête net!

Deux coups au but! Quelle visée!

Après un bref instant de repos, on entend un autre véhicule au coin du carrefour.

Alors qu’il apparait, on distingue un immense frein de bouche et un canon énorme monté sur un chassis de char.

Renzi ouvre le feu.

L’obus atteint une chenille qui se décroche et pend devant le char.

Le char est immobilisé et se met à reculer. On sait bien qu’il ne peut faire marche arrière que sur la longueur de la chenille
cassée alors on sait qu’il est juste la!
Le char est à présent à l’abri et on ne voit plus que les 2 mètres de chenilles étendus sur la route..

Renzi, Schmetzer et les autres membres de l’équipage tiennent leur position depuis des heures et ont besoin de repos.

Ils se retirent sur la place et un nouveau blindé vient se mettre au Carrefour.

J’ai entendu plus tard que Renzi a été tué durant les combats autour de la ville.


Schmetzer a été gravement blessé au genou à cause d’une mauvaise manipulation dans la M8 pendant les tirs.

Pour moi, Renzi et Schmetzer ont été les héros du jour.

En fin de journée, les Allemands finissent par positionner leurs canons sur une colline à l’ouest devant nous.
On ignore leur présence jusqu‘à ce que leur premier obus atteigne la mairie à une hauteur d’environ 20 mètres!

Notre PC se trouvant juste devant la mairie; ils n’ont qu’a baisser leurs canons pour nous réduire en bouillie.

C’est la qu’un de nos officiers a envoyé un prisonnier allemand en avant pour arranger notre capitulation.

A plusieurs moments durant cette journée, j’ai maudit l’auteur de cette mission impossible…
Mais on avait quand même tenu la ville pendant environ 11 heures! Si seulement on avait pu en faire plus!

Le lendemain, les Allemands nous ont aligné devant la grange où on avait dormi, puis ils ont amené 3 gros tanks,
leurs canons pointés sur nous!

On était sur que pour nous c’était «adios», mais les Allemands voulaient uniquement que l’on assiste aux funérailles
de l’équipage du char que Renzi et Schmetzer avaient détruit.

J’ai entendu que Decoteau, un de nos hommes, a été tué plus tard en route pour l’Allemagne par un tir d’avion américain.

Après neuf mois éprouvants en tant que prisonnier de guerre, Ed Leonard est rapatrié, réhabilité et retourne chez lui dans le New Jersey.


Par Dogface44

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