Dwayne T Burns, commo Sergeant, F/508th PIR – 82nd Airborne

Dwayne T Burns, commo Sergeant, F/508th PIR

« En regardant par la porte ouverte du C-47, je ne voyais pratiquement rien dans la nuit du 5 juin 1944. De temps en temps, la silhouette noire d’un autre avion sur notre gauche se glissait dans notre champs de vision et une longue langue de flamme bleue s’échappait du pot d’échappement des moteurs. Tout cela était absolument irréaliste et à ce moment là, il était déjà passé minuit ; j’ai donc tout faux car nous étions alors déjà le 6 juin. D Day.

Notre appareil est plein à craquer, mais chacun sur les deux rangs de parachutistes de par et d’autre du fuselage vit un grand moment de solitude. Toutes les conversations se sont tues dès le décollage. C’est difficile de discuter quand il faut hurler pour se faire entendre. On s’est tous serré la main et on s’est échangé des « bonnes chances » juste avant de décoller. Et maintenant, chaque homme est assis seul, enveloppé du bruit assourdissant des moteurs.

Nous sommes tous trop jeunes pour mourir, mais nous savons aussi que les chances de revenir indemnes sont très faibles. Beaucoup de prières ont été récitées. Et avant que cette nuit ne s’achève,beaucoup d’autres s’élèveront vers le ciel. Nous faisons route vers la péninsule du Cotentin, avec l’espoir de sauter quelque part près d’Etienville. Nous faisons partie du 508th Parachute Regimental Combat Team rattaché à la 82nd Airborne, composante infime d’un largage massive de parachutistes derrière les lignes de défense côtières d’Hitler. Nous sommes l’avant garde de l’une des batailles les plus cruciales de l’histoire.

Je me demande ce que je fais ici, mais mon Uncle Sam ne m’a pas trop demandé mon avis là dessus. Qu’est ce qui m’a fait devenir un paratrooper? mon ******** d’égo, je suppose. Si je devais faire la guerre, je voulais servir avec les meilleurs. Avec leurs bottes brillantes, leurs Silver wings et ce statut d’élite parmi les soldats, l’Airborne me paraissait la solution. Et maintenant, il était trop tard pour devenir chauffeur ou cuisinier.

Un dernier regard par la fenêtre pour tenter d’apercevoir la côte. Trop sombre. puis la lumière rouge s’allume. C’est la France. L’heure d’aller au combat.

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